Les ânes sont plus petits que les chevaux (70 cm à 1m60 / 70 à 500 kgs); leur grands yeux clairs et leur cri caractéristique, le braiment (« hi-han ») puissant en font des animaux très expressifs. Leur morphologie spécifique (absence de cinquième vertèbre lombaire, petits sabots plus durs) en font aussi des animaux de travail incroyable par leur robustesse.
Très vite, l'âne devient l'animal de transport terrestre privilégié et le compagnon de «barda» des pèlerins et bergers, sur les chemins inaccessibles, mais peu savent qu’il sait aussi défendre son territoire pouvant chasser le loup et les prédateurs (comme outre Atlantique).
Il peut tracter jusqu’à 100 kgs et porter des charges jusqu’à 50 kgs (30 kgs en moyenne), sur les côtés uniquement, dû à cette morphologie spécifique (on ne monte pas sur un âne!). Intelligent et rapide (jusqu'à 5 km/h), l'âne est un herbivore qui doit manger régulièrement des petites quantités (15 à 100 kgs par jour) et boire régulièrement (10 à 40 litres d'eau par jour). L’âne est un animal grégaire et territorial qui, en captivité, a besoin d’au min. 3000 m2, pour son exercice et sa nourriture, mais aussi d’un abri pour se protéger du soleil, de l’humidité et des vents.
Loin des expressions « bête, têtu comme un âne, ou une bourrique », il ne doit cette réputation qu'au fait d’être très prudent et refuse d'avancer aveuglément. C’est un animal incroyable qui participe à l'intérêt environnemental du pastoralisme.
Les "trentes glorieuses" ont failli être fatales à l'espèce : l'exode rurale et la mécanisation rendent l'âne inutile (-80%). On sonne l'alarme sur certaines races comme le Baudet du Poitou, le grand noir du Berry, l’âne blanc d’Egypte, l’âne de Provence, les ânes du Cotentin… un sauvetage in extremis, mais à maintenir.
Aujourd’hui, les populations d’ânes sauvages sont encore plus menacées et certaines figurent sur la liste rouge de l’UICN. L'âne domestique a formé des populations redevenues sauvages notamment en Australie et Amérique. Des ânes sauvages vivent en Afrique de l’Est, en Asie centrale mais éteints au Moyen Orient. En Ethiopie, la population d’âne a chuté de 94 % en 30 ans, jusqu’à un seul individu dans un parc pourtant créé pour eux. Aujourd’hui, il compte 200 ânes sauvages mais leur aire de répartition ne cesse de diminuer (-50 %).
Aujourd’hui, les ânes de ces menaces :
- Génétique : marronage des espèces (hybridation), peu de naissances…
- Maltraitance (notamment pour le tourisme de masse) : à Santorin notamment pour acheminer des millions de touristes annuels du port à la ville de Fira (600 marches), sur leur dos et dans des conditions horribles.
- la chasse : viande de brousse, médecine traditionnelle africaine (os)
- L’élevage intensif : trafic de l’Afrique vers la Chine de peau d’âne : médecine traditionnelle chinoise (l’ejiao)
- Désertification : créant de la concurrence avec le bétail; l’eau et l’herbe sont l’objet de toutes les convoitises.
Préservons l’âne sauvage de son extinction et protégeons l’âne domestique de la maltraitance et des trafics en développant un écotourisme autour de ce magnifique animal dans le respect et le partage!